Appelée Bénarès du temps de l’empire britannique, Varanasi est placée sous la protection de Shivâ, considéré comme le dieu suprême de l’hindouisme. C’est sur les rives du Gange que tout hindou doit se faire incinérer et voir ses cendres répandues dans les eaux du fleuve sacré… Histoire d’interrompre, une bonne fois pour toutes, l’infernal cycle des réincarnations.
Mais pour atteindre définitivement le nirvana, la dispersion de ses cendres dans le fleuve sacré n’est pas suffisante. Ce doit être l’aboutissement de toute une vie de dévot. Il faut notamment que son comportement ait été irréprochable et avoir accompli tout au long de son passage sur terre, un nombre incroyable de pèlerinages dans tous les lieux saints de l'inde. Surtout si l'on veut se laver d’actes pas toujours compatibles avec ceux d’un saint homme ou d'une sainte.
Des premières lueurs de l’aube, aux derniers rayons du soleil, après un circuit ritualisé, les pèlerins venus de toute l’Inde, se réunissent par milliers sur la plage de Rameswaram, pour faire pénitence. Une purification qui ne sera obtenue qu’à l’issue de savantes prières et de longues pratiques ritualisées. Un vrai spectacle ésotérique et multicolore pour les rares profanes venus ici, par hasard.
Ce pèlerinage pour le « bain de la rédemption », fait le bonheurs des Gourous, mages, Sadhus et astrologues qui, moyennant une bonne poignée de roupies, tentent, selon leur spécialité, de prédire l’avenir ou d’attirer sur le croyant, les bonnes grâces de la divinité de son choix.
Après avoir été absous dans les eaux sacrées, il érigea un étonnant temple kitch, dans la plus pure tradition de l’art pompier indien, baptisé Ramanatha Swamy. Lieu de culte qu’il dédia à Shivâ qu’il avait imploré avant d’affronter Râvana.
Aujourd’hui, Rameswaram abrite quelque trente-sept-mille âmes. L’essentiel est constitué de pêcheurs. Le reste de la population travaille dans le tourisme religieux et l’accueil des pèlerins. Côté ferveur religieuse, l’Inde ne connaît pas la crise.
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