Marseille, 1975. Pierre Michel (Jean Dujardin), jeune magistrat venu de Metz avec femme et enfants, est nommé juge du grand banditisme. Il décide de s’attaquer à la French Connection, organisation mafieuse qui exporte l’héroïne dans le monde entier. N’écoutant aucune mise en garde, le juge Michel part seul en croisade contre Gaëtan Zampa (Gilles Lellouche), figure emblématique du milieu et parrain intouchable. Mais il va rapidement comprendre que, pour obtenir des résultats, il doit changer ses méthodes.

C’est le plus gros budget du cinéma français pour 2014 : 26 millions d’euros. Visiblement, l’idée de reformer un tandem à la Delon-Belmondo dans un bon vieux polar à la papa a excité les producteurs et les banquiers.Le box-office dira s’ils ont eu raison de croire au potentiel commercial de la « Dujardin-Lellouche Connection ». Ce qui est certain, c’est que le film est réussi.C’est déjà ça.
Même si on connaît par cœur l’histoire du juge Michel et de la French Connection, maintes fois filmées et racontées, la reconstitution du Marseille des années 70 et le brio de la réalisation font que l’on accroche tout de suite et que l’on ne s’ennuie jamais, malgré les deux heures que dure La French. Le Marseillais Cédric Jimenez, auteur du thriller anxiogène Aux yeux de tous, réussit là où nombre de ses confrères réalisateurs ont échoué jusqu’ici : filmer Marseille et le Milieu sans sombrer dans le pittoresque, ni dans la caricature. Ce n’est pas Friedkin, Scorsese, ni Michael Mann, n’exagérons rien, mais pas Arcady, ni Richard Berry non plus (L’Immortel! On en rigole encore sur la Canebière).A la limite, la seule chose qu’on pourrait lui reprocher, c’est un casting trop malin, ou trop ouvertement bankable. D’autant que Celine Salette et Mélanie Doutey volent à leurs partenaires masculins presque toutes les scènes dans lesquelles elles apparaissent.