Victoria Spick (Virgine Efira), avocate pénaliste en plein néant sentimental, débarque à un mariage où elle retrouve son ami Vincent (Melvil Poupaud) et Sam (Vincent Lacoste), un ex-dealer qu’elle a sorti d’affaire. Le lendemain, Vincent est accusé de tentative de meurtre par sa compagne. Seul témoin de la scène, le chien de la victime. Victoria accepte à contrecœur de défendre Vincent, tandis qu’elle embauche Sam comme jeune homme au pair pour garder ses fillettes. Sur ces entrefaites, son ex-mari (Laurent Poitrenaux) menace de publier une autofiction qui la fait passer pour une folle du radada…

Remarquée à Cannes en 2013 avec son premier long-métrage, La Bataille de Solférino, présenté à l’ACID, Justine Triet était de retour cette année, en ouverture de la Semaine de la critique, avec cette comédie particulièrement réussie, dans laquelle explose le talent comique (mais pas seulement) de Virginie Efira.Elle y campe une jeune avocate débordée, larguée et fêtarde, plus portée sur la bibine que sur le ménage et l’éducation des enfants ou même le sexe qu’elle pratique comme elle ferait de la gym.Une sorte de Bridget Jones à la française, la nunucherie en moins et les névroses en plus (elle collectionne les psys et les marabouts). La comédienne avoue s’être immergée dans le personnage avec délice : « Je me suis mise dans un état d’abandon particulier pour ce film, confie-t-elle.Les frontières entre le rôle et la réalité étaient comme brouillées pendant tout le tournage.J’ai ressenti quelque chose de special et de rare, qu’on retrouve, je crois, dans le film.D’habitude quand on fait une avant-première je dis à mes copains « Venez on va boire un coup pendant la projection ».Là, je leur conseille plutôt de rester regarder le film ».
Après le succès de sa présentation cannoise, Victoria arrive sur les écrans porté par un rare courant d’unanimité critique.C’est la comédie française de l’année! Elle parle pourtant de solitude, de névroses, d’addiction, de violence conjugale… Mais la grâce lumineuse et l’abattage de Virginie Efira effacent toute la noirceur du scénario.« A la base, le personnage était nettement plus dur, limite antipathique.Virginie l’a rendue plus douce et solaire.Elle attire naturellement la sympathie » constate Justine Triet, encore épatée par la prestation de sa comédienne.