Entre un film roumain de trois heures (Sieranevada), un Guiraudie plutôt raide à avaler (Rester Vertical) et un Ken Loach dans sa veine la plus sociale et militante (Moi, Daniel Blake), Money Monster, le nouveau film de Jodie Foster, présenté hors compétition, a offert un moment de détente fort bienvenu aux festivaliers, en plus qu’une belle montée des marches.
Douze ans après Ocean’s Twelve, George Clooney retrouve Julia Roberts dans ce thriller impersonnel mais efficace et distrayant, où ils jouent un présentateur vedette de la télé et sa productrice, pris en otage par un téléspectateur ruiné pour avoir suivi les conseils boursiers de l’émission.

Le film de « prise d’otage médiatique », genre largement balisé depuis Une après-midi de chien, se double d’une lourde charge à la Occupy Wall Street contre la finance et les spéculateurs, lorsqu’il s’avère que le méchant n’est autre que le patron d’un grand fonds d’investissement qui a trafiqué les algorithmes de la bourse pour détourner 800 millions de dollars d’actions de petits porteurs. Dans une scène finale grandiloquente, le preneur d’otages (Jack O’Connell, valeur montante d’Hollywood) il finira par avouer que c’est « mal ». Ouf, la morale est donc sauve!
On ne sait pas très bien où est passée la Jodie Foster auteur et réalisatrice du Complexe du Castor, tant l’histoire et le traitement sont ici sans la moindre originalité, ni surprise, mais il faut lui concéder un bon sens du rythme et une grande efficacité.
De leur côté George Clooney et Julia Roberts font ce pour quoi ils sont (grassement) payés : ils jouent les stars, sans mettre le moins du monde leur image en péril. Cela donne un divertissement assez haut de gamme mais grand intérêt cinématographique. On attend quand même mieux d’une aussi belle personnalité que Jodie Foster. A la bourse cannoise, son action tient encore bien la côte mais la tendance est quand même plutôt baissière.