Parti le 26 octobre 2008 de Wilkes Barre aux États-Unis, le « Rock’n’Roll Train » d’AC/DC a déjà parcouru quelques dizaines de milliers kilomètres entre les États-Unis, l’Amérique du Sud, l’Europe, le Japon, l’Australie et la Nouvelle-Zélande où tous les records d’affluence et de bénéfices pour une tournée de rock ont été battus : plus de 700 000 spectateurs en sept dates! Le convoi a fait quatre escales en France l’an dernier : Paris Bercy (25 et 27 février 2009), Stade Vélodrome de Marseille (9 juin 2009) et Stade de France (12 juin).Il revient ce printemps en Europe pour une vingtaine de nouvelles dates et deux nouveaux arrêts sont prévus en France (Nice le 15 juin et Stade de France le 18), avant le terminus à Bilbao, le 28 juin.
Autant dire que la locomotive qui va s’arrêter mardi prochain au stade de l’Ouest à Nice, est bien rodée.D’autant que la setlist de la tournée n’a pas varié d’un iota depuis le départ! Les concerts du Black Ice Tour débutent toujours par « Rock’n’Roll Train » pour se terminer invariablement sur « For Those About To Rock (We Salute You) », et les 19 chansons- toujours les mêmes- sont jouées exactement dans le même ordre, soir après soir! On ne plaisante pas avec la routine de tournée chez AC/DC : une setlist, c’est une setlist.Une fois fixée, on s’y tient quoiqu’il arrive et jusqu’au bout. C’est ce qui s’appelle enfoncer le clou.

Pas dépaysés
Ceux qui ont vu les concerts de Paris ou de Marseille l’an dernier ne seront donc pas dépaysés, mardi soir à Nice. Ils retrouveront la scène géante du Black Ice Tour, sur laquelle la locomotive du dernier album (Black Ice Sony/BMG) a rejoint le fourbi des tournées précédentes (cloches, poupées gonflables, canons... rien ne se perd).
Le répertoire fait une bonne place aux titres de Black Ice, mais n’oublie pas ses classiques, avec une quasi intégrale de Back in Black et un rappel monstrueux sur « Highway to Hell » et « For Those About To Rock ».
Malgré une calvitie désormais bien avancée, Angus fait toujours le show en uniforme d’écolier, avec des solos de guitare qui s’allongent parfois démesurément mais qui arrachent des cris de plaisir à une assistance majoritairement coiffée de cornes clignotantes (effet visuel garanti en stade).
L’âge quasi-canonique des membres du groupe (57 ans de moyenne) ne fait rien à l’affaire : AC/DC déchaîne toujours en concert un déluge de décibels qui en fait le meilleur groupe de hard rock des deux hémisphères.
Seul manquement à l’étiquette que le groupe australien a imposé depuis plus de 30 ans sur les scènes du monde entier : le guitariste ne montre plus ses fesses sur « The Jack » mais exhibe, à la place, un caleçon brodé au logo du groupe. On ne sait s'il s'agit d'une concession commerciale faite au merchandizing du groupe ou d'une pudeur tardive, relative à un certain vieillissement cellulaire. Après tout, elles sont peut-être frippées?