Les bancs dégueulent leur rage d'être là
sans avoir demandé à y être
la position des chaises en plastique orange
fait mal
On ne peut s'y asseoir sans avoir envie de pleurer
des larmes d'acide pour les faire fondre
en vain
On ne peut s'y asseoir sans entrevoir toutes les fatigues
accumulées en petits tas dérisoires
rongés par le temps
On ne peut ne pas s'y asseoir sans sentir
un vide étrange, ces heures sans heures d'attente sans but
aux jambes douloureuses
Leur silence absorbe un brouhaha incessant
les paroles tombent dans la structure organique du banc
s'affaissant peu à peu
Les heurts du RER, le pschtt des portes à l'ouverture
le signal sonore annonçant la fermeture
s'enfoncent
Dans le bitume recouvert de mégots, crachats
chewing-gums et piétinements
de talons hauts
Cela sent très exactement un remugle
reconnaissable entre mille
On pourrait l'appeler le désespoir humain
si le désespoir humain ne portait pas pour toujours
l'odeur des tranchées
Ici, tout est balayé par les courants d'air entre les trains
par les courants d'air entre les hommes
Seuls les bancs restent.
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et italique
les bancs pudiques
et lisses comme des coquelicots
attendent l'arrêt public.
Nos raies pudiques
que répudie
tout caraco ,
caracolent et collent
au doux plastique
de l'assise ad hoc
que de jupes et de frocs,
fric-frac de culottes
de mottes et d'escargotes !
Banc de haddock
ou banc de poisson-chatte
sous les haubans cradoques
des villes écarlates...
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