Quand le brouillard descend doucement sur la plaine

Effaçant un ciel gris d’une écharpe de traîne,

Pas un cri, pas un rire, pas même un son de cloche

Ne trouble mes pensées aux ombres qui s’accrochent.



Quand mon âme se vêt d’habits noirs, de sanglots,

Je cherche vainement dans quel vocabulaire

Rimaient autrefois Verlaine ou Rimbaud

Dans leur quête utopique qui fut crépusculaire.



Ce que ma bouche ne dit, que mon esprit ne chante,

Cette soif d’aimer qui gonfle mon cœur d’amante,

Qu’un destin aveugle et sourd rendit malheureux,

Me consume et m’éclate en mille gerbes de feu.



De toutes les passions ayant broyé mes ardeurs,

Je ressens en mon être un vent de solitude

Balayant à jamais toutes mes certitudes

D’un regret d’infini et d’un chant déserteur…



©Valériane