Et si un jour, l’encre de ma plume

Séchait au vent de l’amertume,

Que deviendrais-je sans mes rimes :

Une pauvre chose sans doute infime



Où bien un cœur sans âme et sans joie

Que rien ne saurait réchauffer du désarroi ?

Je veille à la chandelle dans le silence

De mes nuits, gribouillant tes absences



Aux cieux sans étoiles et sans lune.

Je pleure, désolation importune,

Ma jeunesse et toutes mes infortunes

Sur la rivière du temps qui coule dans la brune.



Je crie mes peines et mes errances

Sans être entendue. Et par quelles mouvances,

Ma plume prétentieuse saurait dire mes fulgurances,

Mes émois aux seuils d’intolérances ?



Et ma raison voyage cachée dans les feuillages

De bois sombres aux profonds sillages

Dans l’espoir que s’en vienne un beau mage

Qui donnerait à ma vie un tout autre visage.



Et si un jour, ma plume féconde

Ne dessinait plus que des lignes d’incohérences,

Devant mon écritoire, seule au monde,

Je fermerais les yeux et me fondrais dans l’inconscience…


Valéri@ne