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Nous nous enfermons nous-mêmes
avec soin vigilance et acharnement.
Elle en est presque grandiose
cette énergie dilapidée
tendue vers ce seul but !

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Mes souvenirs sont désormais ma seule demeure
vaste donc, mais je la connais de fond en comble.
Peut-être faut-il que je vous quitte dit-il
traversant nuage de vide parfumé d'aube, de perte, d'absolu

(frontière nuage/montagne souvent mouvante parfois toujours)

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troué partout, partout
des pieds à la tête, des cernes au bout des ailes
l'air souffle siffle aigre entre les trous
ça s'effiloche nuages explosent dans terrains vagues
il pleut des os j'ai froid serre-moi

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Le sol sur lequel je marche est le ciel d'un autre monde (dont le sol ... )

Ce mille-feuille géant d'univers superposés tient dans notre vide

à l'aide de grâce et profondeur.

Il n'appartient à personne.

Je vous l'offre.

Et je marche.

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Pourquoi le dominé le demandeur ou l'exploité parlent-ils
le même langage que leur dominant, décideur ou exploiteur ?
le seul vrai danger pour les dominants,
c'est un langage (au) singulier

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un peu old school peut-être ...

( ma vie en fait a été une suite
de débauches orgiaques
pourpres et veloutées,
capiteuses et ouatées,
de miel coulant dans l'or,
de l'or l'air toi moi )
c'est tout, c'est elles qui

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Je suis une _ tu es un /
(nos intérieurs s'entrechoquent en douceur)

beauté crépitements /
dans silence étendues

sur cerveau je m'imprime
des circuits bariolés
pour voir si ça fonctionne /
sous les ciels verts de gris

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là-haut t.o.u.t. e n. b. r. a. i. l. l. e . / / / / /
mains tendues de-vent
funambule avance sur cordes brouillées

je suis l'intermédiaire entre le monde et vous
je ne sais pas si je tiendrai très longtemps

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Tout est Danse
(et j'ai rien fait, rien,
même pas dit un mot,
soufflé juste sur tes yeux

° ° ° ° ° ° ° ° ° ° ° ° ° ° ° °
quand mal
moi marche sur braises en chantant
et puis efface frontière
entre la terre et ciel

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c'est une voie mordorée
que j'ouvre avec les mains
palper de peau à peau / t. r. a. v. e. r. s. e. /
qu'on ferme paupières cousues
d'un fil bleu très Klein

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rentrer dans tes yeux est un acte sextuel
dont je lirais volontiers
ultimes icilà
présages paysages abîmes

[ des bouts de verres cassés étincelants je porte
je danse la musique des rivières souterraines ]

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[ Lumière dorée, ambrée _ Lumière Lumières _ Pénétration de l'âme ]

un silence infini submerge l'inutile
le moi et le surmoi
et tous les accessoires / volailles frivoles et frauduleux concepts
s'égaillent vers le Trou Noir
froufroutants derches blancs / couinant leurs états d'âme ...

_ moi je ne fais que passer _

J'y glisse une seule main
eux mourront damnés

je serai couvert d'or
(et creuserai dans ton corps - fort - sillon indélébile
dans ton corps couturé - cicatrices apaisées
un sillon parfumé, profond, inaltérable
les montagnes se meuvent _ les fleuves se laissent aller

Dors

Dors maintenant

Dors )

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Ils s'en vont, partent, sont partis

silhouettes errant, là _ moi je reste en partant

(et tout le reste est vain)

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La Beauté est une arme
La Beauté est une arme de construction massive
La Beauté est une arme

_ decontaminationmassive _

La Beauté

Nous en userons _ Nous en abuserons
La Beauté est une arme
La Beauté

La Beauté joue hors-pistes hors-tout elle est (h)ors
La Beauté est une arme

La Beauté

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Je te traverse de part en pore _ de pore en part
te / de part en part - mille aiguilles de plaisir
(de pore à pore) _ pour mieux te concentrer

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Cathédrales de forêts / souterrains gorgés d'or
cathédrale / sous tes reins / cathédrale
or / tu (h)ors / attends !

(voix d'enfants ...)

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en voyages chez moi
quand soleil surgit
j'habite mon ombre
de tout du long / démesurément /
j'habite les ombres

( habiter son ombre
- important -
habiter ! _ )

oui / j'habite ombre
( (s)ombre
habiter son ombre )

en voyages
chez moi.


@ Marin Favre


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