Cabinet du Sous-Préfet
Cambrai, le 27 janvier 1871
Monsieur le Préfet,

L'ennemi a quitté notre arrondissement, mais l'a littéralement dévasté. Au Cateau, comme à Masnières, Caudry, etc., ces misérables soldats prussiens ont forcé les gens à se déchausser dans la rue, à retirer leurs pantalons pour les leur livrer.
Jamais le pillage n'avait été aussi complet. On me cite des maisons où il ne reste plus rien, absolument rien.
Partout des otages ont été pris. Au Cateau, MM. Seydoux père et Chantreuil -Boitot, le maire de l'Empire et le maire de la République.
Je sais, Monsieur le Préfet, combien sont minces les ressources du budget. Cependant, j'ose espérer que l'Etat, le Département ne laisseront pas dans une pareille situation l'arrondissement de Cambrai, la ville du Cateau, entre autres, qui a donné tant de preuves de patriotisme.
Je suis avec respect, Monsieur le Préfet, votre bien dévoué,
Le Sous- Préfet,
Eric Noand